Les yeux ouverts est un spectacle polyphonique qui s’interroge sur les causes de la tristesse européenne et en appelle à notre besoin d’utopie.

Le spectacle s’ouvre sur l’introspection générationnelle d’un « JE » qui est aussi bien un « nous », le « nous » d’une génération qui a façonné sa conscience entre deux effondrements, la chute du mur de Berlin et la chute des Twin Towers, le « nous » d’une génération enfermée, étouffée, suffocante et, plus que tout, défiante.
Il en ressort un constat qui cingle comme un diagnostic sans appel sur notre époque : quand le monde n’apparaît plus désormais que clos et n’existe plus qu’un seul système de gestion politique, sociale et culturelle de l’humain, comment échapper à la résignation ? Contre quoi, contre qui dire non ? Comment se réapproprier l’avenir ?

Un seul remède : un ailleurs !
Mais pas de ceux, trop romantiques quoique consolateurs, qui nous promettent un paradis, un havre où jeter les amarres et oublier les peines. Non. Un ailleurs que l’on rêve, que l’on revendique et que l’on crée !
Commence alors une traversée, une traversée envisagée non comme une fuite mais comme une quête. Elle prend sa source dans les traumatismes des utopies meurtrières du XXè Siècle et remonte le courant des dernières décennies pour s’arrêter à Berlin entre la rue Hannah Arendt, l’Holocaust Denkmal et le musée du Mur.

Mais à Berlin, il reste aussi de ces vestiges d’un passé pas si ancien laissés presque vierges. Là, pas de reconstructions, de fabrication à haute valeur symbolique ajoutée, mais un vaste terrain vague ouvert et laissé à la libre disposition des habitants.
C’est là que…